Les Assises européennes de la transition énergétique ont un lieu du 10 au 12 septembre dernier. Si la mobilité durable et inclusive y a été peu représentée, les Assises ayant plutôt fait honneur aux mobilités électriques et hydrogènes, le sujet a tout de même été abordé, notamment grâce à la présence du réseau Tims. Retour sur la place de la mobilité durable et inclusive à l'événement.
Publié le 16 octobre 2024
Les préoccupations sur le sujet ont bien émergé ici et là dans les conférences et ateliers à travers les discussions autour de la justice sociale et des approches territoriales de la transition énergétique, mais sans véritable focus sur la mobilité durable et inclusive en tant que telle. Cependant, le réseau Tims était présent pour mettre en lumière la nécessité de consolider le secteur en développant les compétences des acteurs locaux et en favorisant leur coopération.
Mobilité, transition énergétique et justice sociale
Durant la plénière d’ouverture, Claudine Bichet, Vice-Présidente à la transition énergétique et au climat de Bordeaux métropole, a rappelé que les solutions pour une transition écologique juste sont déjà connues et affirmé que les collectivités ont la capacité d’agir en faveur de ces solutions. Pour elle, il manque aujourd’hui un cap politique clair qui permet d’avancer, en particulier en cette période de coupes budgétaires colossales au détriment de la transition.
« Tous les sujets de transition sont vecteurs par nature de justice sociale. »
Elle a explicité cette capacité d’agir à travers la politique de mobilité ambitieuse de Bordeaux Métropole. Depuis 2021, la métropole s’engage dans une transformation de ses infrastructures de transport avec son Schéma des Mobilités 2020-2030 fondé sur une nouvelle approche favorisant les modes de déplacements alternatifs à la voiture avec une offre adaptée à chacun et chacune quel que soit son lieu de résidence… Et les résultats sont déjà là : en 3 ans, le nombre de cyclistes a quasiment doublé, les polluants atmosphériques ont baissé de 30% et les piétons et cyclistes se réapproprient l’espace urbain.
Une approche territoriale de la mobilité, entre innovation et gouvernance partagée
La nécessité de travailler à l’échelle territoriale a également été mise à l’honneur dès l’ouverture des assises. Sylvain Waserman a insisté sur la capacité d’innovation et de création des territoires. Pour l’illustrer, il a évoqué l’eXtrême défi de l’ADEME, un parcours d’innovation en coopétition (une compétition qui se fait en coopération), dont l’objectif est de créer des véhicules intermédiaires sobres et efficaces pour remplacer la voiture dans les déplacements du quotidien des territoires périurbains et ruraux.
« La transition écologique ne peut pas fonctionner si elle est descendante. »
La question de la gouvernance et de la concertation citoyenne va de pair avec l’approche territoriale. Lors de l’atelier « Tous pilotes de la mobilité : réunir et avancer sur la mobilité durable et inclusive » conçu et animé par le Réseau des Agences Régionales de l’Energie et de l’Environnement, partenaire du programme Tims, les participants et participantes (élus, techniciens de collectivités et d’agences locales de l’énergie et du climat, représentants d’associations) ont été amenés à réfléchir aux conditions de mise en place d’une gouvernance partagée des mobilités incluant tous les acteurs concernés d’un territoire et prenant en compte tous les publics et les freins spécifiques qu’ils rencontrent. L’atelier a également été l’occasion de présenter l’appel à manifestation d’intérêt TEMI pour des territoires à mobilité durable et inclusive qui a justement vocation à accompagner le développement de politiques transversales de mobilité durable et inclusive dans les 9 territoires lauréats.