Organiser le covoiturage en milieu rural, pas simple... Si c’est à la montagne, impossible ? Non, répond la Communauté de communes des Monts du Lyonnais. Elle expérimente un covoiturage solidaire et humanisé : Monts Covoit’.
Publié le 8 octobre 2025
Nous sommes en moyenne montagne, en Auvergne-Rhône-Alpes, sur les départements du Rhône et de la Loire. Dans ce paysage rural situé à l’ouest de Lyon, trente-deux communes, comptant près de 35 000 habitants, composent la Communauté de communes des Monts du Lyonnais (CCMDL).
Les transports en commun existent : des lignes de bus et de car relient les quatre communes-centres aux agglomérations de Lyon et Saint-Étienne. Mais pour les personnes qui habitent les villages les plus éloignés, la seule solution, c’est l’auto. « Malheureusement, aujourd’hui, sur notre territoire, sans voiture ou sans permis, se déplacer reste compliqué, » explique Margaux Guinand, cheffe de projet mobilité au sein de l’intercommunalité.
Faire ses courses
La collectivité a donc planché sur une solution à destination des personnes éloignées de la mobilité. Personnes âgées, en précarité financière, en insertion socioprofessionnelle, familles monoparentales, jeunes sans permis, mineurs isolés… Ils et elles sont nombreux à rechercher des solutions pour faire leurs courses, se rendre chez le médecin ou rejoindre une ligne de bus.
La CCMDL a donc imaginé Monts Covoit’ : un service de covoiturage solidaire expérimenté sur six communes du territoire et lancé en routine sur trois d’entre elles au printemps 2025. Le choix de ces communes est issu du Transport Social des Monts du Lyonnais : ce sont celles où le transport social est le plus utilisé. Car « le projet visait, à l’origine, à proposer des alternatives à ce service, dont nous avons dû ajuster l’offre en septembre 2024 ».
Sur les marchés
Avec ce projet, l’intercommunalité espère également réduire l’usage de la voiture individuelle, et réduire son empreinte carbone liée aux transports. Une stratégie de communication spécifique a été mise en place afin de présenter le service et son fonctionnement, mais aussi repérer et « recruter » les futurs covoitureurs, passagers et conducteurs.
En plus des flyers déposés dans les espaces publics, Margaux Guinand tient par exemple des stands sur les marchés, en présence des élus locaux. Et organise des temps de rencontres « pour créer du lien et favoriser l’adhésion ». Aujourd’hui, 96 conducteurs et 81 passagers sont inscrits.
Nous souhaitons favoriser une solidarité de transport entre habitants
De l’humain, pas du web !
Comment marche Monts Covoit’ ? Pour s’inscrire, il faut appeler une ligne dédiée : « Pas de plateforme, afin de favoriser l’inclusion et de lever le frein au numérique ! » Margaux Guinand note les demandes de trajet de la part des passagers et cherche un.e automobiliste parmi les inscrit.es. Elle les met ensuite en relation, et le duo s’organise pour le jour J. C’est gratuit ? « Les duo font comme ils le souhaitent, mais nous avons édité une grille de rémunérations recommandées : 50 cents jusqu’à 10 km, 2 euros de 11 à 30 km… »
Une fois ces nouvelles pratiques consolidées et pérennisées, le souhait serait que ce service soit progressivement déployé dans d’autres communes, une par une. « Nous nous voyons comme des donneurs d’élan, de coup de pouce. Nous pensons qu’ensuite, certains habitant.es n’auront plus le besoin de passer par Monts Covoit’ pour organiser leurs déplacements de proximité. »