En septembre, la ville de Grenoble a lancé son dispositif de gratuité des transports en commun et vélos pour les plus précaires. 47 000 citoyens bénéficient de cette mesure sur le territoire de l’agglomération. Une décision politique forte destinée à favoriser une mobilité inclusive et durable.
Publié le 7 janvier 2025
C’était une mesure phrare du programme du candidat écologiste Eric Piolle en 2020 : la gratuité solidaire des transports. « C’est une mesure peu coûteuse et qui peut se mettre en place assez facilement », assure Margot Belair, adjointe au maire de Grenoble en charge de l’urbanisme. Mais la commune n’est pas dépositaire de la compétence mobilité, et au cours du mandat, la métropole s’oppose à la mise en place d’une telle gratuité. En 2023, l’équipe municipale décide alors d’augmenter la taxe foncière de 25 % « pour en tirer de nouveaux projets, de nouveaux droits » pour les citoyens. Dans le cadre de son bouclier social et climatique, la collectivité redirige les recettes récoltées sur trois postes de dépense essentiels des ménages : le logement, l’alimentation et les mobilités.
« Nous avons lancé cette mesure d’aide à la mobilité qui prend la forme d’une gratuité pour les plus précaires sur les transports en commun et la location de vélos. »
Une mesure chiffrée à près de 1,5 million d’euros. Depuis le 1e septembre, toutes les personnes en dessous du coefficient familial inférieur à 715 euros et les étudiants boursiers peuvent être remboursés de leurs abonnements. Le dispositif concerne aussi les bénéficiaires de l’Aide médicale de l’Etat, la Complémentaire santé solidaire et l’Allocation de solidarité spécifique. Soit 47 000 sur 150 000 habitants.
1000 demandes réalisées
« En tant que ville, nous utilisons notre compétence sociale. L’idée c’est de faire un premier pas vers d’autres formes de gratuité », poursuit Margot Belair. Cette gratuité des transports s’ajoute à la palette d’aides sociales (alimentaire, à la rénovation) proposées par la ville à ses concitoyens. « Ce remboursement permet d’emmener les Grenoblois vers d’autres aides auxquelles ils ont droit mais dont ils n’avaient pas connaissance », précise l’adjointe au maire.
Depuis le lancement, 1000 demandes de remboursement ont été réalisées. La municipalité a mis en place des guichets d’accueil pour ceux qui n’ont pas la possibilité de faire la démarche en ligne. Un comité partenarial mobilisant des associations des réseaux de solidarité, des institutionnels, des organisations militantes des droits des transports ou représentantes des droits des usagers a été lancé.
Objectif ? Réaliser un suivi du dispositif et avoir des remontées des problématiques rencontrées. « Il y a aussi une dimension environnementale dans cette mesure puisqu’il s’agit d’inciter les gens à prendre les transports en commun », ajoute Margot Belair. Selon elle, si cette première mesure de gratuité est suivie par d’autres communes et par la métropole, elle aura des effets leviers sur le report modal. « Nous essayons de garder un rythme d’avance pour entraîner le territoire avec nous. C’est ainsi que nous obtiendrons des avancées sociales. »