Retour d'expérience

En Gironde, le Bus en + amène les services du Département au plus près des usagers

Professionnels de santé et de l’accompagnement social se déplacent dans les communes rurales à bord de ce bus aménagé. Son objectif : faciliter l’accès aux soins et aux droits des personnes ayant des difficultés pour se déplacer. Explications avec Cécile Boucard, chargée de mission santé au Département de la Gironde, et Anne-Charlotte Marcotte de Quivieres, médecin de la protection maternelle et infantile du Département.

Publié le 25 février 2025

Le Bus en + est entré en service en 2023 et couvre le Médoc, la Haute-Gironde et le Nord-Libournais. Comment ce dispositif est-il né ?

Cécile Boucard : Durant la crise sanitaire, le Département de la Gironde a organisé le déplacement du Vaccibus afin de porter la vaccination auprès des personnes isolées et éloignées des lieux de soins. Cela a révélé qu’il y avait un fort besoin dans ce domaine, et les élus du Département ont souhaité le déploiement d’un service itinérant qui porte les missions des Maisons du département des solidarités (MDS). C’est-à-dire des missions qui concernent la protection maternelle et infantile (PMI), la santé, l’autonomie, l’insertion et l’accompagnement social.

Qui sont les personnes qui viennent vous voir et quels services leurs proposez-vous ?

C.B. : Il n’y a pas de profil type étant donné qu’il y a une mixité des actions : consultations de PMI, de santé sexuelle, accueil social et administratif, utilisation des outils numériques, ou encore accompagnement des personnes en situation de handicap. Le dispositif a néanmoins été pensé pour un public coupé de l’accès aux soins et aux droits en raison de difficultés pour se déplacer.

Anne-Charlotte Marcotte de Quivieres: Nous intervenons dans des territoires où les distances peuvent être assez importantes pour se rendre dans un lieu de soins ou un service public. Le Médoc est par exemple un territoire très grand et très peu dense où il n’y a que trois MDS, d’où le besoin du Bus en +, en particulier en PMI.

Il n’y a pas de profil type (des usagers) étant donné qu’il y a une mixité des actions (...). Le dispositif a néanmoins été pensé pour un public coupé de l’accès aux soins et aux droits en raison de difficultés pour se déplacer.

Cécile Boucard

Chargée de mission santé au Département de la Gironde

Une consultation de PMI dans le Bus en + est-elle différente ?

A-C. MdQ. : Ce sont les mêmes étapes qu’au sein d’une MDS. Je commence par mettre en confiance l’enfant en lisant un livre, puis nous parlons avec les parents des difficultés qu’ils peuvent éventuellement rencontrer. Nous passons ensuite à l’examen du bébé, je vaccine si besoin, et pour finir, nous fixons un prochain rendez-vous.

C.B. : Les deux bus que nous utilisons sont aménagés de la même façon. L’espace à l’avant est dédié à l’entretien. A l’arrière, la salle d’examen dispose d’un automate de biologie médicale délocalisée, une sorte de laboratoire mobile qui permet d’avoir des résultats en une heure et de faciliter l’accès à un premier traitement. Cela représente un investissement de 442 000 € qui a été financé à 80 % par le programme européen REACT-EU.

Quelles difficultés avez-vous rencontré pour lancer le Bus en + ?

C.B. : On aurait pu craindre plus de freins, notamment parce que le dispositif fonctionne à moyens constants. Cela signifie que nous n’avons pas recruté mais réorganisé les services pour que les professionnels puissent intervenir sur les permanences. Je pense que le projet a bénéficié du fait que son intérêt était partagé par l’ensemble des équipes et que le travail s’est fait en transversalité. Le principal défi aujourd’hui est de faire connaître ce service et de ramener les usagers vers le bus.

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