Retour d'expérience

À la rencontre de nouvelles conseillères en écomobilité inclusive

Sur leurs pages LinkedIn, Giula Fiscato et Soizic Dequi se présentent comme conseillère en écomobilité inclusive. L’une et l’autre ont été recrutées par des porteurs de projets pour suivre la formation de conseillères en mobilité durable et inclusive dispensée dans le cadre du programme Tims. Portraits croisés.

Publié le 29 juillet 2024

Comment avez-vous été amenées à vous intéresser à la mobilité ?

Giulia Fiscato : J’habite la vallée de la Roya, un territoire qui a été dévasté en 2020 par la tempête Alex. Les glissements de terrains, les coulées de boue nous ont privé de routes, de portions de voie ferrée, de toutes les voies de communication… Cela nous a conduit collectivement à repenser nos mobilités d’un point de vue écologique, à imaginer l’avenir de nos vallées dans le contexte de l’urgence climatique. En mars 2024, j’ai rejoint la coopérative COOPGO qui est engagée sur trois projets lauréats Tims dont un sur les vallées de la Roya et de la Vésubie. J’ai été recrutée pour ce projet et ma fiche de poste, qui faisait état de ma fonction de conseillère en mobilité durable et inclusive, prévoyait que je suive la formation dispensée dans le cadre du programme Tims.

Soizic Dequi : J’ai une formation de travailleuse sociale, et j’ai exercé dans le secteur des services à domicile et de l’aide à la personne. Après un détour par l’Irlande, j’ai souhaité revenir dans ma région natale et j’ai postulé auprès du CIVAM Thoré-Montagne pour un poste de conseillère en mobilité durable et inclusive. Le fait qu’une formation soit associée au recrutement m’a rassurée. J’avais tout à apprendre et à découvrir même si ce domaine répondait à mes convictions et correspondait, en partie au moins, à mes compétences en accompagnement de projet.

Que vous a apporté cette formation ?

S.D. : Nous venons de boucler 8 journées sur les 10 prévues. Une des forces de cette formation est celle du collectif. Les stagiaires ont des profils très variés, même si beaucoup viennent du secteur social ou de l’insertion. Les âges vont de 20 à 46 ans, avec des expériences très différentes. Un des stagiaires vient de l’association GEFOSAT de Montpellier, avec une expertise forte sur l’environnement et l’énergie, mais un autre est un ancien instituteur. Tous portent des projets lauréats de l’appel à manifestions d’intérêt du programme Tims, avec des problématiques très diverses qui contribuent à nous enrichir.

G.F. : Les compétences acquises dans la formation sont immédiatement mobilisables. Elles nous servent au quotidien. Nous travaillons en sous-groupe et construisons ensemble les outils dont nous avons besoin professionnellement : comment rédiger une convention avec tel ou tel partenaire, quels critères mettre en place pour évaluer la pertinence de solutions de mobilité, comment construire une fiche diagnostic…

Sur quels types de projet travaillez-vous ?

G.F. : Dans notre vallée très enclavée, nous travaillons sur la mise à disposition de vélos à assistance électrique, et proposons des accompagnements individuels et collectifs à la mobilité. Nous avons aussi un accompagnement spécifique pour les réfugiés et les demandeurs d’asile hébergés dans les deux centres d’accueil (CADA) de la vallée, en lien avec les travailleurs sociaux et la fondation de Nice qui gère ces établissements.

S.D. : La mission du CIVAM est de redynamiser notre territoire rural de moyenne montagne, où l’offre de transport en commun est largement insuffisante. Nous avons construit une plateforme d’information en ligne qui recense l’offre de mobilité, et mis en place une ligne téléphonique dédiée pour ceux qui ne peuvent pas utiliser les outils numériques. Nous travaillons avec tous les partenaires socio-économiques, communauté de commune, communauté d’agglomération, missions locales, associations d’insertion, entreprises du territoire… pour promouvoir des solutions de mobilités durables et inclusives : covoiturage  sur les trajets courts quotidiens, transports solidaires pour les personnes en situation de précarité mobilité. Nous allons mettre en place également, en 2025, de l’auto-stop organisé et la mise à disposition, en autopartage, d’une voiture sans permis.

Inscrivez-vous à notre newsletter

Recevez toute l’actualité sur la mobilité durable et inclusive directement dans votre boîte de réception.

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.