Dans le cadre du programme Tims, le Parc naturel régional et la Communauté de Communes des Monts du Pilat ont lancé fin 2024, Mon TAD, un service de transport à la demande de proximité destiné aux habitants du territoire. Alexandre Richard, chargé de mission mobilité revient sur les grandes étapes de son déploiement.
Publié le 17 mars 2025
Comment a été lancé Mon TAD et pourquoi ?
Alexandre Richard : En 2022, deux chargés de mission de l’Agence Locale de l’Énergie et du Climat 42 ont réalisé des questionnaires pour identifier les besoins du transport à la demande. Quand nous avons candidaté au programme Tims, une bonne réflexion avait été lancée. Nous sommes dans un territoire montagneux et valloné, où l’hiver peut être rude et l’habitat très dispersé. Nous avons identifié un besoin des personnes de pouvoir se rabattre vers les deux centralités, Saint-Genest-Malifaux et Bourg-Argental, où l’on retrouve tous les services. Dans le cadre du programme Tims, nous avons ciblé les personnes de plus de 75 ans ou en perte d’autonomie, à mobilité réduite, en insertion professionnelle et en situation de précarité-mobilité.
Comment fonctionne le transport à la demande ?
A.R. : Nous avons des arrêts définis sur le territoire et il est possible de partir de n’importe quelle adresse pour aller à un arrêt, ou inversement. Le service est divisé en deux zones, qui correspondent aux deux anciens cantons qui formaient la Communauté de communes. Une société d’autocars locale couvre l’ensemble de la zone et du service.
En quoi la collaboration entre le Parc naturel régional et Communauté de Communes a facilité le lancement du service ?
A.R. : Un Parc naturel régional, c’est un peu comme un laboratoire. Il n’a aucune compétence en matière juridique, notamment en terme de mobilité mais il peut mettre en place des actions de l’ordre de l’expérimentation avec les territoires. Il peut aussi permettre aux communes d’avoir des financements. Le transport à la demande est financé par la Région (70 %), le programme Tims (10 %) et la Communauté de communes (20 %). Cette collaboration s’est faite dans le cadre du programme Tims. La candidature commune a débouché sur la création d’un poste mutualisé de chargé de mission mobilité entre les structures partenaires. Poste que j’occupe depuis 2024.
Dans un milieu rural, les personnes âgées n’ont pas forcément internet, il est parfois difficile de les toucher.
Quelle est la pertinente d’un tel poste pour mettre en place des actions de mobilité ?
A.R. : La mise en place du transport à la demande demande un gros temps d’animation, pour aller rencontrer les seniors au sein des clubs de l’amitié ou leur téléphoner pour leur expliquer le service. Cela permet d’être au contact des publics mais demande beaucoup de temps.
Quelles ont été les étapes pour déployer ce service ?
A.R. : Entre 2022 et 2023, il y a la phase d’identification du besoin, puis toute la partie contractualisation : il a fallu demander la délégation de compétences à la Région, s’occuper des financements, du marché public et de la recherche de candidats. En 2024, intervient l’appel à projets du programme Tims. Ensuite, arrive l’analyse des offres. Il y a eu aussi la rédaction du règlement intérieur pour cadrer le fonctionnement, la création de la régie pour la vente de billets et la préparation de la communication. Deux semaines avant le lancement, nous avons fait des marchés et ateliers pour commencer à diffuser le transport à la demande.
A.R. : Quels sont les résultats à ce stade ?
Dès la première semaine, il y a eu une utilisation du service. On a actuellement entre neuf et onze trajets par semaine sur cinq jours de fonctionnement. On s’est d’abord beaucoup concentré sur notre public cible, nous allons maintenant aller chercher d’autres publics, notamment l’actif qui peut être précaire et n’a pas forcément le permis pour se rendre au travail à Saint-Etienne.