Sorti en même temps que le Manifeste de la mobilité durable et inclusive (juin 2025), le Livret de formation « Mobilité durable et inclusive » en prolonge le chapitre « professionnalisation ». L’objectif de ce document est de faire connaître deux nouveaux métiers, conseiller·ère en mobilité durable et inclusive et chargé·e de développement territorial en MDI. Entretien avec Ghislaine Liberos, responsable formation du programme Tims et du réseau Mob’In, les acteurs territoriaux de la mobilité inclusive partenaire du programme Tims aux côtés de Cler Solutions, d’Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement (AURA-EE) et du Réseau des Agences Régionales de l’Energie et de l’Environnement (RARE).
Publié le 21 octobre 2025
Pourquoi ce livret de formation ?
Ghislaine Liberos : Initié en 2022, le programme Tims a fortement contribué à faire émerger un nouveau secteur d’activité, celui de la mobilité durable et inclusive, qui place la mobilité à la croisée d’enjeux sociaux, environnementaux et économiques. Ce nouveau secteur a vu naître deux nouveaux métiers : conseillers en mobilité durable et inclusive et de chargés de développement territorial en mobilité durable et inclusive. De nouvelles formations professionnelles y sont associées. Le livret de formation que nous publions s’adresse aux acteurs de l’emploi et de la formation concernés par l’émergence de ce nouveau champ d’activité mais aussi aux acteurs de la mobilité durable et inclusive : associations, collectivités territoriales et entreprises ainsi qu’aux stagiaires ou futurs stagiaires. À ce jour, 150 personnes ont été formées à ces nouveaux métiers. Nous avons l’espoir de continuer à susciter des vocations dans un domaine qui cherche à concilier transition écologique et justice sociale.
En quoi consistent les formations professionnelles à ces métiers émergents ?
G. L. : Ces deux formations sont portées par l’organisme de formation Mob’In. Le réseau Mob’In a construit depuis plusieurs années une offre de formation s’appuyant sur l’expérience des acteurs de la mobilité inclusive et leur savoir-faire spécifique. Ce champ apparaît d’ailleurs de plus en plus transversal à différentes politiques publiques (emploi, formation, lutte contre la pauvreté …) En s’appuyant sur ce socle, Mob’In a pu assez rapidement mobiliser son ingénierie de formation au service de ce nouvel enjeu, la mobilité durable et inclusive.
Cette hybridation entre mobilité durable et mobilité inclusive s’est aussi nourrie des expérimentations Tims car tous les stagiaires sont inscrits dans des territoires ou des structures qui conduisent des projets innovants dans le cadre de ce programme. Tous cherchent à imaginer, mettre en œuvre et pérenniser des solutions de mobilité durable et inclusive. Les formations s’appuient donc sur cette communauté de pratiques alimentée par ailleurs par des webinaires, des temps d’échanges informels entre pairs, des rencontres en présentiel, une démarche de suivi et d’évaluation de chaque projet local. Nous parlons dans le programme Tims d’écosystème professionnalisant.
Auquel contribuent bien sûr les formateurs, mettant au service de la pédagogie des expertises variées : chercheurs, acteurs terrains de la mobilité ou de l’inclusion, acteurs institutionnels de la transition, consultants spécialisés …
Enfin, on peut dire que ces formations ne consistent pas uniquement à faire monter en compétences les professionnels mais cherchent plus globalement à leur donner des outils qui profitent à tout leur écosystème, par exemple des techniques d’accompagnement au changement ou d’animation de collectifs d’acteurs…
Faire connaître et reconnaître les nouveaux métiers de la mobilité durable et inclusive.
Quelles sont les prochaines étapes ?
G. L. : Outre notre objectif, en passe d’être atteint, de formation de 200 professionnels sur la durée du programme Tims, nous souhaitons faire reconnaître les deux nouveaux métiers de chargé·e de développement territorial et de conseiller·ère en mobilité durable et inclusive comme des métiers émergents. Nous cherchons à répondre à l’appel à contributions lancé par France Compétences. L’étape suivante vise une étape clé de reconnaissance nationale : solliciter l’inscription de nos formations au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), en démontrant leur pertinence et la réalité des métiers et emplois associés.