Mis en service en février 2024, ce camion passe chaque semaine dans 13 communes rurales du Grand Villeneuvois. Il permet à des habitants en situation de précarité d’accéder à des produits alimentaires vendus à très bas prix.
Publié le 11 février 2025
Comme chaque jeudi après-midi depuis un an, l’Epi’Bus se gare sur la place de Saint-Robert, commune d’un peu moins de 200 habitants située dans le Lot-et-Garonne. Une épicerie ambulante mais aussi solidaire, dans laquelle fruits, légumes, produits frais, secs et d’hygiène sont vendus à un prix unique : 60 centimes le kilo. “Nous avons des structures d’aide alimentaire dans les coeurs de ville, mais étant un territoire rural avec de gros problèmes de mobilité et très peu de bus, nous nous sommes rendus compte qu’il était nécessaire d’apporter cette aide au plus près des administrés”, explique Thomas Coutarel, responsable du pôle Alimentation de la Régie de territoire de la Vallée du Lot.
Piloté par cette dernière et l’Agglomération du Grand Villeneuvois, et financé à hauteur de 150 000 € sur trois ans grâce au programme national Mieux manger pour tous, l’Epi’Bus passe une fois par semaine dans 13 des 19 communes de l’intercommunalité. Offrant l’occasion à des retraités qui ne peuvent plus conduire, des personnes qui n’ont pas le permis ou pas de voiture, d’acheter des produits à un prix défiant toute concurrence.
Travailleurs précaires
Pour en bénéficier, deux critères : s’acquitter d’une cotisation mensuelle de 10 € et gagner moins de 1650 € net par mois pour une personne seule. Un plafond qui élargit le public ayant habituellement accès à l’aide alimentaire. “Nous ne voulions pas seulement nous adresser à des personnes déjà bénéficiaires des Restos du cœur ou du Secours populaire, justifie Thomas Coutarel. L’idée était de déstigmatiser l’image de l’épicerie solidaire et que l’Epi’Bus ne soit pas perçu comme quelque chose de caritatif.”
Travailleurs précaires, retraités, jeunes parents, allocataires du RSA ou personnes isolées, la clientèle se compose aujourd’hui de 232 familles, soit 452 personnes. Les produits qui leurs sont vendus viennent principalement de la Banque alimentaire du département, mais une enveloppe annuelle de 15 000 € provenant de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et de la solidarité (DREETS) permet aussi de proposer des produits locaux. Principalement des fruits et des légumes de saison achetés aux producteurs sans négocier les prix, la subvention amortissant la vente à 60 centimes le kilo.
Covoiturage entre générations
Qu’ils viennent à pied, à vélo ou en voiture, les clients de l’Epi’Bus y trouvent “un service qui leur facilite la vie car nous allons vers eux, estime son responsable. Il permet de moins dépenser au supermarché tout en simplifiant les trajets. Ceux qui n’ont rien à moins de 15 km de chez eux font moins de route, ceux qui ne sont pas mobiles peuvent venir à pied et n’ont pas à s’organiser en fonction du bus.”
Dans certains hameaux, du covoiturage s’est mis en place entre jeunes et personnes âgées qui ne conduisent plus. “L’épicerie génère autre chose que des paniers alimentaires, ajoute Thomas Coutarel. Il y a des endroits où elle a fait se rencontrer des voisins. On voit qu’elle crée du lien et des moments de partage.”
Etant un territoire rural avec de gros problèmes de mobilité et très peu de bus, nous nous sommes rendus compte qu’il était nécessaire d’apporter cette aide (alimentaire) auprès des administrés.