Centre de ressources et d’ingénierie pour l’insertion et l’emploi, l’AFAPCA a créé un Pôle des mobilités durables lauréat de l’appel à projets du programme Tims qui vise à développer la mobilité durable et inclusive. L’objectif de ce pôle est d’impulser des changements structurels en matière de déplacements. Explications avec Pierre Savaric, directeur de l’AFAPCA.
Publié le 20 novembre 2024
Pouvez-vous présenter l’AFAPCA, Association formation et accompagnement des personnes en contrats aidés ?
L’AFAPCA est une association loi 1901 créée en 1994, reconnue d’intérêt général et d’utilité sociale, dont la raison d’être est de favoriser le retour à l’emploi des personnes qui en sont éloignées. Nous sommes pour cela organisés en quatre pôles : la remobilisation sociale, la mobilité, la formation, et la rencontre avec les entreprises.
Vous avez créé un Pôle des mobilités durables qui a intégré le programme Tims porté par le réseau Cler, AURA-EE, le RARE et Mob’In. En quoi consiste-t-il ?
L’AFAPCA pilote ce pôle mais nous l’avons créé avec le CPIE de Haute-Auvergne et trois indépendants qui ont chacun une spécialité. Elise Burgain travaille plus particulièrement sur la mobilité douce, Alice Faure sur la mobilité pour tous, et Pierre Mousty sur la mobilité en entreprise. Nous nous sommes réunis car nous partageons un constat commun : il faut du temps pour que les personnes deviennent mobiles. En attendant, comment font-elles pour se déplacer et élargir leur zone de déplacement ? Pour cela, il faut des changements structurels sur les territoires.
Comment faites-vous pour impulser ces changements ?
Nous avons commencé par sensibiliser l’ensemble des collectivités du Cantal puis nous avons lancé un appel à manifestation d’intérêt. Trois collectivités se sont montrées intéressées, et nous avons organisé avec chacune des ateliers afin d’identifier leurs problématiques. Aujourd’hui nous travaillons avec l’une sur le transport d’utilité sociale, avec une autre sur la mobilité scolaire, et avec la troisième sur la mobilité des salariés.
Pour que la mobilité soit durable et inclusive, il faut qu’elle soit partagée. L’enjeu est de réussir à organiser des plans de déplacement qui ne compliquent pas trop le quotidien entre des personnes empêchées et d’autres qui ne le sont pas.
Des solutions ont-elles déjà émergé ?
Dans le premier cas, un système de copilotage solidaire va être lancé courant novembre. Dans le second, nous allons aider à élaborer des schémas de déplacement qui pourront déboucher sur du pédibus, du vélobus ou encore du covoiturage organisé. Enfin, nous aidons trois foyers de vie pour personnes handicapées à réfléchir à des plans de déplacement afin de favoriser le covoiturage entre salariés. L’idée est aussi de voir comment les mobilités douces pourraient être utilisées.
En quoi l’absence de mobilité est-il un frein vers l’emploi dans un territoire comme le vôtre, et comment y répondez-vous ?
Le Cantal est un département rural avec des infrastructures de transports en commun à la hauteur du nombre d’habitants, mais qui ne sont pas comparables aux services que l’on peut trouver dans une métropole régionale. Ici, si une personne n’est pas mobile, elle a donc du mal à aller vers l’emploi. Avec notre plateforme Cantal’Mouv nous pouvons l’aider à devenir autonome en réalisant un bilan Mobilité qui permet d’élaborer un parcours individualisé. Nous l’accompagnons ensuite à “savoir bouger”, c’est-à-dire savoir utiliser le réseau de bus ou lever des freins psychologiques, et à “pouvoir bouger”. Là, on est sur des choses plus concrètes : passer son code, son permis, réparer son véhicule ou en acheter un nouveau. En moyenne, 70 % des objectifs mobilité sont atteints, et nous accompagnons 500 personnes chaque année.